Véritable Makrout Louz Algérien et son histoire plus vidéo

par Samia Bouchenafa
4 commentaires
makrout-louz-algérois

Le makrout ellouz ou makrout aux amandes, un délicieux gâteau en forme de losange  délicatement parfumé de citron et de fleur d’oranger est devenu un incontournable des pâtisseries Algériennes pour fêter différentes occasions comme l’Aïd el Sghrir, les mariages, les fiançailles les circoncisions.

La recette du vrai makroud ellouz

Bonjour à vous qui visitez mon blog, si mon histoire et l’histoire du makrout louz ne vous intéresse pas alors je ne peux que vous conseiller d’aller directement en bas, de voir la vidéo et de copier la recette, par contre si vous avez envie de vous évader un peu, assoyez-vous, fermez le télephone et écoutez, je suis là juste à côté de vous et je vous murmure à l’oreillle. Et pour celles qui viennent plagier mon contenu et répéter ce que j’écrit à travers les plateaux de télé ou sur vos blogs passez votre chemin, ici on est juste entre nous, entre gens bien.

Hier j’étais en train de rédiger mon article car il faut dire que depuis ce satané virus je marche au ralenti, donc je sais que je n’ai pas pu publier beaucoup comme je l’aurai voulu mais j’ai préféré écouter mon corps plutôt que mon esprit et je pense que vous ne m’en voudrez pas, donc hier je discutais avec une amie Isabelle et ce qu’elle m’a dit m’a beaucoup touché, elle n’était pas la 1ère à me le dire mais hier je ne sais pas pourquoi ses mots ont eu plus d’impacts sur mon cerveau encore anesthésié.

Elle me disait que lorsque j’écris mes articles on a l’impression d’être là avec toi, que quand je vous emmène dans mes petits voyages culinaires où à travers le temps avec mes souvenirs, que je vous fait entrer dans mon intimité dans ma maison, c’est comme si mes mots et ma plume vous transportait dans le temps et que vous étiez présent avec nous maman, ma grand-mère, mes tantes, mes soeurs et que vous étiez là et passives, cela m’a beaucoup touché et personnellement j’ai l’impression que mes articles à rallonge sont quelque part salvateurs et thérapeutiques, ils me permettent de ne pas oublier et de laisser une trace aussi à mes enfants et petits enfants sur des histoire que j’ai vécu et que je n’ai pas eu l’occasion de leur raconter.

makrout louz aux amandes et citron

Ajourd’hui je vous emmène à Cherchell, ville natale de maman, une ville côtière à 80 km à l’ouest d’Alger, j’adore cette ville aux ruines Romaines disséminées, ma grand-mère y habitait depuis toujours près du théatre Romain, j’étais petite encore et ma grand-mère avait une grande maison mauresque, toutes les vraies Cherchelloises connaissaient et connaissent encore Dar Lalla Aïcha, car ma grand-mère était une grande dame et tellement généreuse, veuve trop tôt, donc ce n’était pas facile d’élever des enfants en bas âge quand on est seule, elle ne vivait que de la petite pension de mon grand-père le capitaine que je n’ai pas connu. Malgré cela il y avait toujours à manger pour les pauvres chez Mama Aïcha et tout Cherchell le savait, c’était une Sainte, généreuse et aimante.

Il y une cour centrale dans la maison où trônait un majestueux citronier, les effluves des fleurs de jasmin me remontent encore. Il y avait un étage et maman pour nous faire faire peur et surtout éviter d’avoir à nous surveiller, pour que nous n’ allions pas faire des bêtises ma soeur mimi (paix à ton âme ma soeur chérie) et moi au 1 er étage, ainsi que sur la terrasse nous disait qu’il y avait un phantôme qui hantait la maison, pour tout vous dire je n’avais pas peur sur la terrasse mais quand il fallait aller ensuite aller chercher quelque chose dans les pièces du haut c’était une autre histoire, les  fenêtres avec persiennes qui donnaient sur la cour intérieure étaient fermées et ne laissaient entrer qu’un halo de lumière, je me revoie encore en train de caresser les magnifiques meubles sculptés de Lalla Aîcha ma grand-mère, je fouinais dans les meubles comme une voleuse qui ne volait rien mais à la recherche d’un trésor et sursautait au moindre bruit en pensant que c’était peut-être le phantôme qui était là, ensuite je me disais qu’il devait dormir le jour, je regardais les magnifiques pièces d’argenterie et ses services à thé et à café aux tasses tellement légères et précieuses en porcelaine de Chine, en prenant soin de prendre la tasse avec le petit doigt levé comme faisait maman quand elle prenait le café et de la positionner vers la lumière pour y voir la tête de la chinoise apparaître comme par magie dans le fond de la tasse.

makrout-louz-algérois

Ma mère m’appella et malgré le phantôme j’étais toujours là, je redescendis les escaliers qui grinçaient, on pouvait être sur que quelqu’un était à l’étage rien qu’en entendant ce craquement du bois, elle me demandait de positionner la table basse qu’on appelle la meida avec les petits bancs en bois tout autour, et je la vois mettre le grand plateau dans lequel il y avait un gros sachet d’amandes des citrons et de l’eau de  fleur d’oranger, j’étais excitée car je savais qu’elle allait préparer des gâteaux.

Rien que la délicieuse odeur de ces citrons me transportait, elle revenait avec un plateau d’oeufs et du sucre, elle portait une djebba bleue avec des fleurs et décorée d’une broderie d’un ruban qu’on appelait le croquet sur le plastron, grande robe qui descend jusqu’aux cheville et large, et la voilà en train de commencer à verser les amandes.

L’ avant-veille elle avait passé la journée à tremper les amandes brutes dans l’eau chaude et avec elle je m’amusais à les presser entre mes petites mains pour les monder, j’en ingurgitais quelques unes au passage, elle faisait mine de ne rien voir, mais elle voyait tout et savait tout, puis les avais mises à sécher sur la terrasse mais à l’ombre. Hier c’était le moment de les mixer, à l’époque on ne vendait pas d’amandes blanches, ni d’amandes en poudre, ni de cutter pour les mixer mais juste le petit moulin à café électrique, et on était heureuses, toutes.

Donc me revoilà assise sur ce petit banc et elle me mit un petit tablier à la taille et me donna un tamis en bois à maille fine pour tamiser les amandes avec elle, je n’avais pas son geste sûr, mais je faisais semblant de savoir alors que je ne savais rien du tout, elle faisait tournoyer ce tamis avec une dextérité incroyable et un arrondi parfait, mon geste à moi n’était qu’un mouvement saccadé de droite à gauche mais ce n’était pas grave je jouais la grande et faisait des pfff par ci et des ouffff par là histoire de faire comme les grandes et de dire que c’était fatiguant. Mon Dieu quelle comédienne j’étais, j’aurais du faire du théatre.

Puis c’était le tour des citrons, je me rappelle de la vieille râpe en métal, je me souviens même de la marque « la ménagère », et c’était parti pour râper les citrons, elle me disait tout le temps fais attention de ne pas râper tes doigts, « dès que tu vois le blanc du citron tu râpes plus dessus » elle savait parfaitement ce que j’apprendrais plus tard dans mes études, que l’albeido ou ziste du citron est ce qui donne l’amertume, elle n’avaient pas les connaisances que nous avons de nos jours, mais elles savaient qu’il ne falait pas le faire sans expliquer le côté scientifique ni technologique. Le temps de râper un de ses délicieux agrûmes, elle en avait fait 10, mais pas grave, j’étais brave et courageuse, la râpe brandie comme le glaive à la main, j’en étais venue à bout, je passerais sur l’état du citron paix à son âme, je l’avais destroyer comme pas possible mais j’en étais fière.

Les voilà, maman et grand-mère en train de malaxer amandes, sucres zestes et oeufs, maman mettait toujours une petite pincée de sel dans toutes les pâtisseries en me disant que c’est contre l’3Aïn (le mauvais oeil). Oh mon Dieu cette odeur quel délice, et de mes petites mains qui paraissaient tellement minuscules dans le grand plat de bois en train de faire pareil, sauf qu’au lieu de malaxer j’écrasais, mais pas grave j’étais fière de moi, et je faisais semblant d’essuyer mon front, signe de sueur (que je n’avais pas mais je faisais comme elle), le mimétisme à l’état pur, je les entends encore en train de rire et de s’ésclaffer devant mon incompétence et mon ignorance mais elles étaient toujours là à me dire c’est bien mais fait comme ça, et comme cela, toujours là à m’encourager.

Et les voilà maintenant en train de faire les fameux boudins, à les allonger encore et encore, elles avaient retirer le plateau pour façonner les makrouds louz à la main, bien sur je n’avais pas le droit de toucher à ce qu’elles faisaient mais maman m’avait réservé une petite partie des amandes pour que je m’exerce à réaliser ce fameux boudin qui était devenu une galette plate et diforme et n’avait rien à voir avec les siens, mais malgré cela elle ne perdait pas patience et prenait toujours le temps pour me montrer le geste sûr. Ensuite je les vois façonner ces superbes losanges en me disant « attention il doit être bien bombé et les angles doivent être bien arrondis et pas pointus. Comme je vous suis reconnaissante maman et toi Mama Aïcha, grâce à vous j’ai des souvenirs merveilleux. Voilà c’était ma 1ère expérience des makrouts louz, bien évidemment au fur et à mesure des années, j’ai appris à le refaire mais beaucoup mieux toujours avec maman, et ce fut un des premiers gâteaux que j’ai vendu pour payer mes études plus tard, Merci Maman, merci Mamie, paix à vos âmes.

Après vous avoir raconté un pan de ma vie, on va passer à un peu d’histoire, je sais que ce que je vais vous dire ne plairont pas à certaines mais quand je précise bien que ce gâteau est Algérois à la base c’est pour plusieurs raisons que je vous énumérerais, mais tout d’abord il faut déja vous expliquer c’est quoi un vrai et bon makrout louz ou makroud aux amandes car beaucoup d’entre vous ne sont pas d’origines Algériennes et aimeraient connaître cette délicieuse pâtisserie tant aimée par  l’Algérie entière et la communauté juive et pieds noirs d’Algérie.

makrou-louz-algerien-recette

Quels sont les critères d’un bon makrout Louz ?

Les citères d’un véritable makrout louz sont les suivants :

  • Le plus important ils doivent être extrèmement fondant en bouche
  • Ils doivent avoir une forme bombée sur le dessus
  • Les angles ne doivent âs être pointus mais légèrement arrondis
  • Ils ne doivent être constitués que d’amande, pas de noisettes ni de cacahuètes
  • ils doivent être parfumés aux zestes de citrons et eau de fleur d’oranger
  • Ils ne doivent pas trop cuire ni être rosés mais rester blancs
  • Avoir une légère crôute de sucre glace qui les enrobe et pas un pavé dur comme de la pière

Quelle est l’origine du Makrout louz ?

 Tout d’abord il existe en Algérie la plus grande variéte de Makrout de tout le grand Maghreb, que je ne citerais pas toutes mais quand on dit Makrout en France on pense tout de suite à la pâtisserie de semoule farcie d’une pâte d’amande parfumée de cannelle et d’eau de fleur d’oranger et arrosée de miel qui s’appelle makrout lassel, il y a makroud fi l’ koucha qui est cuit au four et qui est l’ancêtre du makrout fait à base de semoule  où une autre version mais avec des dattes et parfumées de cannelle et de clous de girofle appelée makrout tmar ou makrout el ghers, il en exite plus d’une dizaine différents allant du sucré au salé ayant pour point commun d’être tous en losange sauf un qui est makrout mdawer (makrout enroulé),  mais sur tous les makrouds à base de semoule vous ne trouverez rien sur google sur sa véritable origine parceque personne ne s’est véritablement penché sur l’histoire et lorsque l’on cherche on trouve mais pas sur google mais à travers les livres anciens, mais j’ai réussi à trouvé leurs ancêtres et vous serez surprises (is) quand j’écrirais l’article à ce sujet, ça m’a demandé 2 ans de recherches, beaucoup mais beaucoup de livres lus mais j’ai fini par trouver.

Revenons à notre makrout Louz qu’on appelle aussi Makrout msaker (qui vient du mot sucre) car il est entièrement saupoudré de sucre glace et composé d’amande et non de semoule qui le distinguait des autres et qui était aussi une manière de se démarquer dans les grandes familles de la haute bourgeoisie Algéroise, c’était une façon d’étaler ses richesses car cette pâtisserie demande beaucoup d’amande contrairement aux autres pâtisseries.

Lorsque je dis que cette pâtisserie est algéroise c’est pour plusieurs raisons, parceque la mitidja Algéroise était réputée pour ses champs d’orangers et de citroniers dans la région de Blida proche d’Alger, voilà pourquoi entre autre on le retrouve dans les Knidlettes ou le mkhebez qui lui aussi contient beaucoup d’amandes mais est recouvert d’un glaçage, mais aussi parceque sa blancheur qui était en partie pour rappeler Alger la Blanche (qu’on appelait aussi el bahdja-la joyeuse), mais sa blancheur signifiait aussi la pureté voilà pourquoi aussi il est omniprésent dans les mariages où les naissances ou fiançailles,  donc beaucoup de symbolisme comme dans beaucoup de plats et de pâtisserie en Algérie, comme je l’avais raconté dans mon article sur la Ghribia.

Plus tard elle fût adoptée par les grandes familles bourgeoises de Constantine ou d’Oran ou les grandes familles Tlemceniennes ou de Mascara, ce qui était un peu normal car beaucoup de ces familles étaient apparentées entre elles et aux familles nobles d’Alger et est devenue une recette Algérienne à part entière.

Les amandes étant un produit de luxe et très cher, qui n’est pas à la portée de toutes les bourses et comme les grandes familles rivalisaient un peu entre elles, à qui ferait la meilleure pâtisserie, qui mettrait le plus d’amandes dans ses gâteaux, qui présenterait le plus de pâtisseries sur ses plateaux lors d’invitations à prendre le thé,  donc les pâtisseries étaient putôt une vitrine d’étalement des richesses qu’un produit de consommation courante, alors que dans les familles rurales dans l’ arrière pays ce n’était franchement pas la priorité d’acheter des amandes, des noix ou des noisettes, il était plus important de survivre et de préparer des « plats qui tiennent au corps » assez bourratif et peu onéreux ce qui est largement compréhensif.

makrout ellouz algerois

À bien y regarder makroud louz est une pâte d’amande ou massepain liée aux oeufs, parfumée et cuite au four et elle est la descendante d’un gâteau qui s’appelait  Les cairotes ensoleillées, sauf que son ancêtre était parfumée de nard et d’eau de rose et dont la recette que j’ai traduite est la suivante et qui fut ramenée par la population Arabe lorsqu’elle fût chassée d’Andalousie. 

« Prendre des amandes parfaitement pilées, une part, et du sucre blanc, une part, tout mettre dans un mortier de pierre ou un mortier de bois et piler jusqu’à ce que ce soit bien mélangé. Ajouter de la girofle, du nard pilé délayé dans de l’eau de rose et un tout petit peu de camphre, à volonté. Les plonger ensuite dans de l’amidon liquide délayé. Mettre sur une planche ou une plaque et laisser au soleil jusqu’à ce que l’amidon soit sec, puis recouvir d’un nuage de sucre. »

Comme j’aime lire ces livres anciens dans lesquels j’apprends beaucoup mais ce qui est paradoxal c’est que les livres de cuisines dans lesquels ont retrouve les recettes de confiseries et autres douceurs ou de pains, ne sont jamais écrits par des cuisiniers mais par des copistes ou des lettrés souvent parents de califes ou de vizirs de l’époque du 9ème siècle, et la plupart de ces livres sont en partie des compilations de recettes de l’époque du califat d’ Haroun al-Rashid, mais le plus ancien datant du 8ème siècle.

Les livres traitant de la cuisine et de la pâtisserie Arabe étaient des symboles de la richesse culturelle de la vie de la cour à l’époque des califes abbassides de Bagdad (8e-10e siècle) et de sa diffusion dans le Proche Orient et dans al-Andalus. Les dirigeants arabes abbasides sont supplantés par les Turcs seldjoukides dès la fin du 11e siècle, mais la culture culinaire arabe se maintient. Les Mamelouks de Syrie et d’Egypte vont perpétuer cet héritage jusqu’à l’arrivée des Ottomans en1517, puisqu’un livre de cuisine d’Alep reprend encore de nombreuses recettes de Bagdad au 15e siècle. L’empire ottoman va également s’inspirer de la gastronomie arabe, où plusieurs livres arabes sont conservé à Istanbul.

On ne retrouve pas de traduction en français et les seuls écrits sont soit en arabe ou leurs traductions en anglais ou en Espagnol donc pour vous dire que ce n’est pas une mince affaire que de retrouver puis traduire les textes, mais il existe quand même plus d’une dizaine de livres traitant de cuisine et de pâtisserie et lorsque l’on lit les canons d’Avicenne, le sucre et les recettes y afférant sont considérées comme ayant des vertus médicinales, voilà pourquoi on retouve dans ses écrits traitant de la médecine, des recettes de pâtisseries.

Je me réfère souvent à Al-Andalus car il  englobe le Maghreb et ce manuscrit cherche à se démarquer de l’Orient, mais lorsque l’on lit Le Kitab al-tabikh d’al-Warrak  qui est non seulement un traité de gastronomie mais aussi de diététique qui s’inspire des régimes des écoles de médecine de Bagdad et de Kairouan, Al Warrak accorde en outre une grande importance à l’hygiène et à la propreté, son Kitab al-tabikh est parsemé de poèmes qui chantent les fastes de Bagdad.

La table du calife fait l’objet de soins attentifs, les employés chargés de sa composition veillent à mettre tous les sens du mangeur en éveil : ses yeux, son palais et son nez. « Leurs confections gourmandes, écrit le poète, étincellent tels des diamants et exhalent des fragrances aussi envoûtantes que sensuelles. Ibrahim et Warrak, dans le livre marient avec maestria musc, ambre, épices et aromates (dominés par le duo cannelle – coriandre) ainsi que d’eau de rose ou d’oranger. Dans le livre Medieval Cuisine of the Islamic World. A Concise History with 174 Recipes, on retouvera peu l’utilisation du citron  et pas dans dans les douceurs et pâtisseries, ainsi que dans le livre éponyme Anonyme d’el Andalous  dans la partie consacrée aux fruits  « Plusieurs plats sont préparés avec des fruits tels que pommes, grenades (fruit et jus), coings (fruit et jus), les dattes, les figues, les cédrats, les melons ou les pastèques, les jujubes et les citrons acides. Là aussi, il y a des absents qui sont pourtant cultivés dans Al Andaluz en particulier les poires, les cerises, les abricots » donc le citron sera seulement utilisé comme condiment et son zeste ainsi que son jus n’est pas présent sur les tables califales, on retrouvera plus des douceurs à base d’eau de rose, de musc, d’ambre, d’eau de fleur d’oranger, de diverses eau florales comme le géranium, l’hibiscus, la violette mais pas à base d’agrumes, à part pour le shorbet, jus de citron et sharbet le fameux sorbet aux citrons dont je prépare un article assez intéressant,  mais le citronnier servait à l’origine de plante ornementale dans les jardins, notamment les jardins islamiques toujours intactes que j’ai pu voir en Andalousie lorsque j’ai fait un voyage d’études en février 2015 avec la compagnie musicale el andalousia et le professeur de lettres Arabes à la Sorbonne Mr Benbabaali Saadane, un homme merveilleux où nous étions allé visiter les vestiges de l’époque d’el Andalous sur la route de Zyriab et d’Ibn Rochd en visitant Cordoue et sa magnifique Mosquée et pas loin les ruines de la Madinat al-Zahra où se trouvait la plus grande bibliothèque mondiale de livres et qui fût entièrement brûlée, Seville, Tolède, et si un jour vous y passiez je ne peut que vous conseiller d’aller les visiter.

Le citron fut progressivement introduit dans l’alimentation médiévale où il est utilisé comme fonds acide destiné essentiellement aux aménagements de légumes crus ou d’assaisonnement de plusieurs plats  au même titre que le verjus (jus acide du raisin n’ayant pas encore mûri dont on se servait pour réaliser des vinaigrettes), le vinaigre ou le jus d’orange. Il est cependant probable qu’il ait servi de technique de conservation de la viande par l’acide depuis l’antiquité je n’ai pas encore fini de tout éplucher dans mes vieux grimoires et si je parviens à identifier d’autres récits qui viendraient contredire ce que j’écrit, je rectifierais mon article.

Pour le citron il n’apparaîtra dans les différentes pâtisseries que quelques siècles plus tard que l’on retrouvera surtout dans l’Algérie contrairement aux frères voisins Marocains et Tunisiens, car l’Algérie en était une grande productrice. Il est très difficile de connaître l’histoire de tel plat ou telle pâtisserie que l’on retrouve en Algérie, et cela est du aussi au fait des différents brassages, échanges, colonisations qui ont eues lieu, mais beaucoup de préparations de l’époque médiévale et antérieure sont encore présente, j’essaierais au fur et à mesure d’en écrire l’histoire en fonction de ce que j’aurais récolté.

makrout louz algerois au citron aux amandes

J’ai pourtant cherché sur le site de la bibliothèque nationale de france qui regorge de livres ou sur les archives nationales, à l’institut du monde arabe, les rares livres traitant réellement de cuisine et de pâtisserie en Algérie sont assez récent  même le livre l’art culinaire à travers l’Algérie de Z. Sekkili dont la 1ère version date de 1973 ou le fameux livre sur lequel beaucoup de femmes ont apris et continue d’apprendre comme « la cuisine Algérienne » de Fatima zohra Bouayed datant de 1981, les livres de Mmes Benberim, Bouhamed, Seddiki et autres aussi, à part les rares livres traitant de la cuisine juive en Algérie, même celui de ma tante Lalla Aïcha Zedek et ses recettes du vieil alger date de la même époque, nous ne trouvons pas de livre traitant de l’histoire et de l’origine de nos plats. Cela est du au fait que les éditeurs étaient rares et à part la Sned société Nationale car presque tout était nationalisé sous l’époque Boumedienniste, les maisons d’éditions privées ont vu le jour avec le président Chadli,  mais il faut dire que l’Algérie était plus occupée à se reconstruire après 130 années de colonisation Française puis après la décennie noire, mais je trouve quand même assez étonnant de ne voir aucun écrivain écrire sur l’histoire de nos plats.

On dirait que le temps s’est arrété entre l’époque andalouse et ses livres puis un saut de plusieurs siècles pour tomber dans l’époque Ottomane, et puis plus rien. Il ne nous restait que les transmissions orales et filiales, nous laissant un vide abyssale qu’il faut combler et demande énormément de recherches que j’essaye de trouver, je commence mon long chemin de découvertes et essaye de vous en faire part.

Je vous rappelle encore une fois que les textes, photos et tout le contenu qui se trouve sur mon blog n’est pas libre de droit et soumis au copyright et je commence à en avoir assez de ces blogueuses ou animatrices qui viennent plagier mon contenu, ce sont des mois voir des années de recherches alors ayez au moins la courtoisie de me citer, de me faire un lien et de me demander l’autorisation, merci.

Bon après 3865 mots on passe enfin à la recette, j’espère que mon article je crois que c’est le plus long que j’ai écrit jusque là vous aura plu et vous aura intéressé, vous trouverez la vidéo ci-dessous et la recette écrite plus bas.

Quels Ingrédients pour le makrout louz

 Pour 20 makroud louz

500 gr d’amandes blanches en poudre

80 gr de sucre

3 zestes de citrons jaunes

2 oeufs entiers

3 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger

1 c. à café de beurre mou 

Pour le sirop 

400 ml d’eau

200 gr de sucre semoule

3 c à soupe d’eau de fleur d’oranger

300 gr de sucre glace environ pour recouvrir

Méthode de réalisation du makroud ellouz

Mettre les amandes en poudre dans un récipient et verser dessus les 80 gr de sucre semoule, bien mélanger

Zester dessus les 3 citrons avec une microplane et mélanger

Ajouter un oeuf, mélanger pui battre en omelette le 2 ème oeuf ajouter petit à petit peut-être que comme moi vous n’aureez pas à mettre la totalité du 2ème oeuf ça dépend de l’absorption de vos amandes

Bien malaxer le tout jusqu’à pouvoir former une boule facilement elle ne doit pas être trop sèche ni trop molle car on ne rajoute pas de farine dans le makrout louz

Déposer sur l eplan de travail et former de longs boudins d’une hauteur de 4 cm

Découper des losanges et former comme sur la vidéo

Cuire dans un four préchauffé à 180°C pour environ 15 à 20 minutes en fonction de votre four (voir la vidéo pour les astuces)

Pendant ce temps préparer le sirop

Verser dans une casserole l’eau, le sucre et la fleur d’oranger, dès l’ébullition baisser le feu et cuire 10 min à feu doux, retirer du feu et laisser refoidir, lors de l’utilissation il doit être tiède pas chaud.

Retirer du four, les makrout ne doivent pas être dorés mais rester blancs, laisser refroidir

Tremper les makrout louz puis les mettre immédiatement dans le sucre glace et recouvrir

Prendre chaque pièce en tassant un peu dans le creux de la main le sucre glace sur les pièces et lisser toujours dans le même sens

Avant de servir saupoudrer d’un peu de sucre glace sur le dessus

ce gâteau se conserve plusieurs jours sans problèmes en restant tendres

makrout-louz-algérois

Véritable Makrout Louz Algérien et son histoire plus vidéo

Imprimer
Nombre de part: 20 Temps Préparation: Temps de Cuisson:
Nutrition facts: 150 calories 20 grams fat
Rating: 4.5/5
( 4 voted )

Ingredients

  • 500 gr d'amandes blanches en poudre
  • 80 gr de sucre
  • 3 zestes de citrons jaunes
  • 2 oeufs entiers
  • 3 cuillères à soupe d'eau de fleur d'oranger
  • 1 c. à café de beurre mou 
  • Pour le sirop 
  • 400 ml d'eau
  • 200 gr de sucre semoule
  • 3 c à soupe d'eau de fleur d'oranger
  • 300 gr de sucre glace environ pour recouvrir

Instructions

Mettre les amandes en poudre dans un récipient et verser dessus les 80 gr de sucre semoule, bien mélanger

Zester dessus les 3 citrons avec une microplane et mélanger

Ajouter un oeuf, mélanger pui battre en omelette le 2 ème oeuf ajouter petit à petit peut-être que comme moi vous n'aureez pas à mettre la totalité du 2ème oeuf ça dépend de l'absorption de vos amandes

Bien malaxer le tout jusqu'à pouvoir former une boule facilement elle ne doit pas être trop sèche ni trop molle car on ne rajoute pas de farine dans le makrout louz

Déposer sur l eplan de travail et former de longs boudins d'une hauteur de 4 cm

Découper des losanges et former comme sur la vidéo

Cuire dans un four préchauffé à 180°C pour environ 15 à 20 minutes en fonction de votre four (voir la vidéo pour les astuces)

Pendant ce temps préparer le sirop

Verser dans une casserole l'eau, le sucre et la fleur d'oranger, dès l'ébullition baisser le feu et cuire 10 min à feu doux, retirer du feu et laisser refoidir, lors de l'utilissation il doit être tiède pas chaud.

Retirer du four, les makrout ne doivent pas être dorés mais rester blancs, laisser refroidir

Tremper les makrout louz puis les mettre immédiatement dans le sucre glace et recouvrir

Prendre chaque pièce en tassant un peu dans le creux de la main le sucre glace sur les pièces et lisser toujours dans le même sens

Avant de servir saupoudrer d'un peu de sucre glace sur le dessus

ce gâteau se conserve plusieurs jours sans problèmes en restant tendres

Related Posts

4 commentaires

Yamina 9 novembre 2020 - 10 h 06 min

Merci beaucoup pour tes histoires qui nous font tant voyager. Merci pour tes recettes très riche et vrai.

Réponse
Samia Bouchenafa 17 novembre 2020 - 11 h 05 min

Merci Yamina, bonne journée

Réponse
Boumaza Gamra 19 mai 2020 - 22 h 44 min

Je me revoit a travers votre récit de jeunesse car moi aussi quand jetais petite j’aidais ma mère allah yarhamha elle n’était pas pâtissière mais brodais des gandouras avec du fil dor la fetla . l’aisance avec laquelle vous racontez votre histoire et celle de makrout louz me fait découvrir un autre talent que celui du chef merci car a chaque fois je savoure non seulement la recette mais aussi la narration des faits oh combien je vous trouve brave et battante .

Réponse
Samia Bouchenafa 8 juin 2020 - 18 h 11 min

Bonjour et merci pour votre très gentil commentaire et votre visite, bonne journée

Réponse

Laissez un commentaire

* By using this form you agree with the storage and handling of your data by this website.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Content is protected !!